Le Yémen a été contraint à une coupure d’Internet le vendredi 21 janvier 2022, lorsque le bâtiment des communications de la ville de Hodeidah a été détruit par une frappe aérienne nocturne. Le bâtiment abrite le seul point d’atterrissage du câble Internet, qui relie le Yémen au réseau Internet mondial, et la frappe aérienne a coupé la passerelle Internet du Yémen. Par la suite, quelques personnes ont encore pu se connecter à l’Internet, mais uniquement par le biais de coûteuses connexions par satellite.
Cet événement montre la nécessité d’un accès à l’internet plus résilient et la nécessité d’accorder aux infrastructures internet critiques le statut de protection des Nations unies pendant les conflits.
La fermeture a touché tous les services de communication et d’information qui dépendent de l’internet, qu’il s’agisse de services sociaux, éducatifs, commerciaux et financiers ou de services de santé. La portée de chaque personne au Yémen est désormais limitée aux personnes qui l’entourent immédiatement ou aux personnes qu’elle peut joindre par le biais des systèmes de téléphonie traditionnels. Il est difficile d’estimer le coût de cette perte. Et à part les pertes économiques, les pertes sociétales et morales sont inestimables.
Le chapitre yéménite de l’Internet Society a travaillé avec les responsables de la passerelle Internet afin d’offrir toute l’aide possible pour rétablir un certain accès à Internet.
Cet incident est un signal d’alarme pour tous les opérateurs de réseau du monde entier, qui doivent renforcer la résilience de leurs infrastructures critiques. S’ils ne le font pas, cela pourrait se reproduire, n’importe où.
Mais la protection de l’infrastructure sur laquelle les gens comptent quotidiennement pour communiquer, accéder à l’information et assurer leur subsistance ne dépend pas uniquement des opérateurs de réseau. C’est une responsabilité qui s’étend bien au-delà des Nations unies, de la communauté internationale et des organisations de la société civile. Ils doivent prendre des mesures sérieuses pour protéger les infrastructures Internet critiques.
Nous devons traiter l’infrastructure Internet critique comme une ressource protégée en période de conflit. L’accès à l’internet ouvert ne fournit pas seulement des informations, des possibilités et des moyens de communication, mais aussi de l’espoir et de l’assurance pour ceux qui sont en proie à des conflits.
Le chapitre ISOC du Yémen est prêt à travailler avec toute personne intéressée par l’amélioration de la résilience de l’Internet au Yémen, et à coopérer avec la communauté internationale pour assurer la protection des infrastructures Internet critiques pendant les conflits.
Chapitre yéménite de l’Internet Society
Février 2022
Veuillez contacter [email protected] si vous souhaitez soutenir le travail du chapitre sur l’augmentation de la résilience de l’Internet au Yémen.
Avertissement : les points de vue exprimés dans ce post sont ceux de l’auteur et peuvent ne pas refléter les positions officielles de l’Internet Society.